gecko-leopart

Note utilisateur: 5 / 5

Etoiles activesEtoiles activesEtoiles activesEtoiles activesEtoiles actives
 

Les serpents venimeux ne représentent qu’une minorité parmi tous les serpents. Environ 250 espèces sont considérées comme dangereuses pour l’homme, soit moins d’un dixième de toutes les espèces, et seule une cinquantaine sont potentiellement mortelles. On les trouve dans 4 familles : les atractaspididés (vipère fouisseuse, par exemple), les élapidés (cobras, mambas, serpents marins, taïpans…), les vipéridés (vipères, échides, crotales…) qui sont tous venimeux, et les colubridés (couleuvres…) dont un tiers seulement le sont.

Le venin a pour but premier de tuer la proie et, dans une certaine mesure, de préparer la digestion grâce à son action sur les cellules, mais il peut aussi servir à se défendre. Pour l’inoculer, les serpents disposent d’une dentition spécifique, qui fonctionne un peu comme une seringue hypodermique. Ces dents spécialisées sont creusées par un sillon ou un canal central par lequels’écoule le venin, qui est produit par des glandes spécifiques. Le type de crochets diffère selon les familles. 

Les Vipéridés possèdent la dentition la plus élaborée. Les crochets sont repliés quand le serpent est au repos et se redressent quand il ouvre la gueule, permettant ainsi l’injection. Ils sont parfois de taille imposante (5 cm chez la vipère du Gabon!), ce qui assure une pénétration profonde du venin. La toxicité du venin varie beaucoup: certains Vipéridés comme la vipère d’Orsini sont pratiquement inoffensifs pour l’homme, tandis que d’autres comme les échides sont mortels dans 90% des cas en l’absence de traitement.

Chez les Elapidés, les crochets sont fixes et situés à l’avant de la gueule. Leur venin est en général très actif et de type neurotoxique. En outre, certains Elapidés comme le Cobra cracheur ont également la faculté de projeter leur venin à plusieurs mètres, en direction des yeux de l’adversaire, ce qui peut entraîner une cécité définitive.

Certaines couleuvres ont des crochets situés à l’arrière de la gueule.

Les modes d’action des différents venins sont multiples et peuvent d’ailleurs se combiner. En premier lieu, ils peuvent affecter la coagulation du sang, ce qui peut provoquer des hémorragies internes. En second lieu, ils peuvent atteindre le système nerveux, de façon transitoire ou définitive. Souvent, la victime décède par asphyxie, lorsque la paralysie affecte les muscles respiratoires. En troisième lieu, le venin peut détruire les vaisseaux sanguins et les tissus, jusqu’au point où les tissus sont littéralement digérés jusqu’à l’os.

Indépendamment du type de dentition et du mode d’action, le degré de toxicité et la vitesse d’action du venin sont également très diversifiés. Parmi les espèces au venin le plus dangereux, on trouve le Taipan australien et la Vipère de la mort, deux Elapidés. Un autre Elapidé, le Cobra royal, peut provoquer la mort de sa victime au bout de 20 minutes. C’est l’un des rares serpents capable de tuer un éléphant. Chez les Vipéridés, la morsure de la vipère des pyramides entraîne la mort dans 90% des cas en l’absence de traitement, et dans 70% des cas avec traitement.

Le traitement d’une morsure se fait souvent à base de sérum antivenimeux. Mais il n’est pas sans risques, principalement à cause de réactions allergiques graves. Il existe aussi d’autres mesures tels que des soins locaux, notamment lorsque le venin a une action de destruction des tissus. En cas de venin de type neurotoxique, il faut également placer le patient en ventilation assistée jusqu’à ce qu’il récupère totalement sa fonction respiratoire.

En outre, les serpents venimeux ont la faculté de contrôler la dose de venin qu’ils injectent, et peuvent infliger une morsure qui n’a qu’un effet mécanique, sans une goutte de venin.